Source : Serge Ginger, fondateur de L’EPG / pour Psychologies Magazine
Quelle distance respecter entre le thérapeute et son patient ?
« La psychanalyse ou la psychothérapie d’inspiration psychanalytique (PIP) respecte habituellement une distance entre le patient et l’analyste. Ce dernier parle peu, s’abstient de tout avis (‘neutralité bienveillante’), contrôle ses émotions (‘contre-transfert’) et ne révèle rien de sa vie personnelle. L’essentiel du travail est supposé se faire en ‘intra psychique’ (dans l’inconscient lui-même) et la relation est en dehors de la réalité sociale actuelle (‘transfert’).
Si l’on désire une thérapie moins ‘froide’, où le thérapeute s’implique davantage, on a le choix entre de nombreuses thérapies dites « humanistes » ou « existentielles (…) ».
C’est parmi ces thérapies « humanistes » que la Maïeusthésie a sa place.
Un thérapeute peut-il ‘attaquer’, critiquer ?
« La provocation discrète et chaleureuse peut être mobilisatrice. Tout est une question de degré et d’opportunité : il n’est pas exceptionnel qu’un thérapeute mette ainsi son client en face de ses responsabilités, mais habituellement cela se produit plus tard, lorsqu’une ‘alliance thérapeutique’ a pu être établie entre thérapeute et client – ce qui peut demander parfois de nombreuses séances. »
Est-ce une démarche courante d’aller dans le sens de son patient ?
« Le Gestalt-thérapeute peut partager son ressenti avec le client – s’il estime que cela va l’aider à des prises de conscience sur sa manière de ‘fonctionner’, ou bien les illustrer par ce qui se passe « ici et maintenant » dans le cadre de la séance. Il peut aller ‘dans le sens du client’ – comme il peut, au contraire, faire part d’un point de vue différent, voire opposé (sans l’imposer, ni même le proposer – mais simplement pour souligner d’autres ‘polarités’ possibles.
Le thérapeute ‘rogerien’, lui, est ‘centré sur la personne’ et donc dans une attitude d’acceptation inconditionnelle. »
Comment fait le thérapeute pour garder impartialité et objectivité pendant une thérapie ?
« Il s’agit là du ‘cœur’ de la formation du thérapeute : c’est pour cela qu’on lui demande une longue psychothérapie personnelle préalable (pour qu’il – le thérapeute – y voit clair dans ses propres problèmes et dans ses limites) et une ‘supervision’ constante (pour qu’il maintienne la distance nécessaire).
C’est, en effet, un métier passionnant, mais éprouvant, qui demande une hygiène de vie attentive. »
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